Quel est le point commun entre Christele Djomnang, Marc Vivien Foe, Samuel Okwaraji, Gregory Mertens, Sekou Camara, John Ikoroma et Patrick Ekeng? Ils étaient tous joueurs de football et tous, un jour, se sont effondrés lors d’un match ou d’un entraînement, sans raison apparente. Victimes d’un malaise cardiaque ou d’une rupture d’anévrisme, ils en sont morts. Des sportifs professionnels, aguerris à l’effort intense, qui s’étalent au sol de tout leur séant, comme abandonnés par leurs forces, dans un moment sans enjeu. Les images des ces scènes sont toujours aussi impressionnantes. Le regard perdu, hébété, les yeux révulsés, le souffle court pour certains, des spasmes, une douleur qui flotte dans l’air, des secouristes ou des médecins qui s’activent dans des gestes d’impuissance, et puis, fatalement, la mort. La semaine dernière, en quelques heures, le Cameroun a été frappé à trois reprises. Trois événements tragiques qui ont réveillé la blessure Marc Vivien Foé. On en connaît désormais les causes les plus récurrentes : épuisement physique, arythmie cardiaque, pression sanguine trop élevée, malformation cardiaque, crise cardiaque foudroyante, rupture d’anévrisme, répétition des chocs physiques et malheureusement aussi, dopage. En la matière, il n’y a pas de fatalité absolue. En plus de s’astreindre à une certaine hygiène de vie, les sportifs de haut niveau devraient être contraints à des contrôles médicaux méticuleux, exigeants, réguliers, aidés par le meilleur des technologies de la santé. Ce devrait être le préalable, la condition rédhibitoire à la poursuite de leur carrière. Que la FIFA se soit saisi du problème depuis 2007 n’a pas beaucoup fait bouger les lignes. Il y a toujours autant de morts sur les stades. A l’exception notable de quelques grands clubs au monde, les examens médicaux sont encore d’une déconcertante banalité. Faute de moyens souvent, mais aussi parce qu’on sacrifie l’humain ou l’humain choisit de se sacrifier sur l’autel des gains potentiels. Il faut prendre la situation pour ce qu’elle est. La généralisation d’examens approfondis dans le football n’est pas pour demain. Pas si les moyens disponibles le restent dans de telles proportions d’inégale répartition. Dans les pays comme le Cameroun, désormais sans stade après ce qu’il s’est passé jeudi, le football reste un spectacle improductif par défaut d’infrastructure. Ce sont les stades qui drainent le public. S’il n’y a pas de public, il n’y a pas de recettes publicitaires et il n’y a pas d’écoulement de produits dérivés non plus. Or un suivi médical constant et de qualité nécessite tout cet argent. Il ne faut donc pas être surpris si nous continuions à enregistrer des morts. Nous devrions même nous y préparer.



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