Charlotte Dipanda n'est pas la "petite femme" d'apparence timide et effacée qu'elle parait. C'est une immense artiste qui affectionne plus que tout les effluves de sueur; exhalaison des salles bondées d'hommes et femmes criant, chantant, à tue-tête les refrains de ses chansons. C'est une artiste d'une tendresse rare qui partage avec ceux qui aiment sa musique, les bonheurs qu'elle leur inspire. C'est une artiste généreuse qui délivre sur scène, le pur jus, la crème de son amour pour la chanson. Sur scène, Charlotte Dipanda est un ouragan de baisers, un tsunami d'émotions tout en partage, une tempête qui retourne tout sur son passage, un torrent qui lève les foules, ses foules. Elle revisite ses chansons, traverse son répertoire, fait une place à "Dikom lam la moto", danse avec la foule, transpire à son tour, à la fois lead vocal et choriste, chauffeuse de sale et star qui arrache des larmes de joie, le tout sans se prendre vraiment au sérieux, entièrement consacrée à la communion avec son public, corps à corps, corps à cœur, cœur à cœur, cœur à chœurs. Sur scène, Charlotte Dipanda exècre les play-back. Elle ne se produit qu'entourée de sa fine équipe. L'amour de l'acoustique, les faux accords interdits, au plus près de son public, épiderme contre épiderme, un dialogue sans fin, intimiste sans promiscuité, à tu et à toi sans vulgarité. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, Charlotte Dipanda était le moment suprême d'un barnum "culturel" à Frankfurt, en Allemagne. Tout ce que cette soirée avait de culturel, c'était la présence de Charlotte Dipanda. Et l'artiste a tenu son rang. Annoncée pour se produire une petite heure, elle a tenu en haleine, deux cent personnes, près de trois heures durant. Un vertige sans fin, quasi confidentiel, avant de consacrer volontiers à la tradition des dédicaces. Une ambassadrice de la musique camerounaise comme il n'y en a pas beaucoup. Une artiste qui n'a dormi sur aucun de ses lauriers et qui se renouvelle sans cesse. Une chanteuse qui plaît à un public exigeant et sans complaisance. Une bête de scène qui se cache derrière les atours de la simplicité, à voir au moins une fois en concert. Pour ma part, cinq cent kilomètres de route entièrement justifiés. Merci CD!


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