Essomba Eyenga est mort. Dans les temps tumultueux que traverse le football camerounais, c’est une mauvaise nouvelle qui est tombée à un très mauvais moment.
Ce que les plus jeunes savent moins, c’est que Essomba Eyenga était un redoutable fiscaliste qui a terminé sa carrière au sommet de la hiérarchie de l’administration des finances.
Ce que les aficionados de foot savent un peu mieux c’est qu’il a dirigé le Tonnerre Kalara Club de Yaoundé pendant de longues années, contribuant à l’amélioration des conditions de vie des footballeurs. Essomba Eyenga laisse cependant comme un goût d’inachevé dans sa case inventaire. Il est un des hommes par lesquels la professionnalisation aurait pu arriver dans le football camerounais, bien avant le feu de paille Mbarga Mboua et son Olympique de Mvolyé. Mais la belle histoire s’est arrêtée au versement de salaires augmentés et au paiement de primes, sans retard. Ce n’est pas vraiment l’idée qu’on se ferait de la professionnalisation dans son ensemble, même en son temps, c'était déjà une révolution.
Notre ligue de football se prend pour professionnelle. Alors qu’elle est dirigée par des amateurs supervisant un football qui ne demande qu’à sortir de l’amateurisme. La professionnalisation est l’un des chantiers qui attendent les candidats déclarés à la présidence de la ligue. On ne peut pas répondre avec efficacité à la question de savoir lequel de Wandja ou Happy y parviendrait le mieux. On ne sait toujours rien du programme que chacun compte défendre le temps de la campagne. Quant à Pierre Semengue, son bilan de président sortant ne laisse planer aucun doute. Le miracle ne se produira plus après toutes ces années.
D’ailleurs, la professionnalisation n’est pas l’affaire de la ligue, mais de la fédération. La ligue peut contribuer à infléchir ou à remobiliser les orientations décidées par la fédération. Son rôle ne deviendrait central que si les deux organismes travaillaient ensemble en dépit des rapports de tutelle qui les lient. Seulement voilà, la fédération et la ligue ne sont plus en bonne intelligence depuis bien trop longtemps. A la querelle d’ego, s’ajoutent un fonctionnement brouillon de la fédération et une inopportune implication dans la vie politique qui viennent brouiller les cartes de la sérénité d’une administration qui a besoin de se concentrer sur l’essentiel. Et l’essentiel pour la fédération aujourd’hui revient à ficeler un projet potable -pour la construction de nouveaux stades municipaux- qui ne soit pas retoqué par les bailleurs de fonds comme le FEICOM
Au total, le tableau n’est pas sombre parce qu’on voudrait le peindre en noir. Les principaux acteurs d’une éventuelle professionnalisation, morts ou vivants, n’ont pas fait grand chose jusqu’ici pour dégager l’horizon et faire espérer que l’embellie serait pour bientôt

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