Depuis qu’il a
mis un terme à sa carrière internationale en 2014, Samuel Eto’o est devenu un
marronnier pour les analystes et les commentateurs sportifs, un sujet qui
revient dans l’actualité avec la régularité d’une horloge suisse. Il suffit
pour cela que les Lions Indomptables soient confrontés à des incertitudes quant
à leurs performances ou à leur avenir. Et toute de suite, la question va être
posée de savoir s’il ne faudrait pas négocier avec le joueur le plus titré de
l’histoire du football camerounais, attendu qu’il est encore en activité et que
le niveau de son rendement fait pâlir d’envie les plus jeunes et les plus en
jambes.
Alors que
l’essentiel des championnats sont à la trêve et que les potentiels appelés des
lions sont en vacances au Cameroun pour la plus part, personne ne sait vraiment
quel est l’état d’esprit général de l’équipe nationale. Ce qu’on croit savoir
en revanche, c’est qu’il y aurait de l’eau dans le gaz entre le sélectionneur
et le capitaine, que le potentiel de l’effectif actuel n’est pas un sujet de
frayeur pour nos prochains adversaires, que les rangs des mécontents n’ont
cessé de grandir et que s’il venait à perdurer une ambiance délétère au sein du
groupe, la qualité du jeu et les résultats s’en feraient ressentir.
Le prétexte est
donc tout trouvé pour invoquer le retour d’un homme providentiel, talentueux au
possible, adulé, respecté par certains, craint par d’autres, porté par son
histoire personnelle, un homme porteur de prestige et de plus-value, capable
d’aider à resserrer les rangs et à remettre le groupe en ordre de marche.
Si Eto’o est
cette personne, ce messie, il ne faut pas oublier que c’est aussi une forte
tête, un homme controversé, capable du pire, indiscipliné quand il en a envie,
cauchemardesque pour les entraîneurs avec des statistiques assez peu élogieuses
en sélection.
Nous ne sommes
plus qu’à quelques mois de 2017. L’échéance du Gabon va mettre des poids lourds
sur la route du Cameroun. Le Nigéria, la Zambie, la Côte d’Ivoire seront des
adversaires inévitables. A bientôt 40 ans, Eto’o ne serait qu’une solution de
passage, pour construire du définitivement provisoire, une solution transitoire
qui pourrait avoir un certain panache. A contrario, pour construire un vrai
projet d’avenir, l’idée n’est franchement pas fameuse. D’autant qu’en 2018 il
faudra déjà aller se frotter aux meilleures nations du monde en Russie. Le
sélectionneur des Lions devra composer avec un effectif qu’il pourra
durablement gérer, pour des besoins de cohésion dans le cadre d’une stratégie
qui donnerait l’avantage à la projection. Car si le football n’est pas une
science exacte, on sait que le hasard, la providence, le sort et même Dieu n’y
prennent aucune part. Les meilleurs sont souvent ceux qui ont la discipline
chevillée au corps, le travail pour seule maxime et la constance pour seul
marabout.
C’est maintenant
que le Cameroun doit s’inscrire dans cette logique. En respectant le choix
d’Eto’o de se retirer définitivement et en considérant que la force des enjeux
futurs dépasse la simple envie de venir à bout d’une difficulté passagère.
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