Il doit y avoir,
d’une part, ceux qui en toutes circonstances se soucient du rayonnement de la
mère patrie. Pour elle, ils piétinent les règles les plus établies, violent les
protocoles les plus sévères, ignorent les procédures qu’ils ont eux-mêmes mises
en place, méprisent les coutumes qui régissent leur domaine de compétence
depuis plus d’un siècle. Parmi eux, il faut citer Issa Hayatou. Le président de
la confédération africaine de football est en train de réussir un tour de
magie. Le Cameroun va accueillir la CAN féminine du 19 novembre au 3 décembre
prochain. La commission de la CAF chargée d’inspecter les travaux de
construction et de mise à niveau des infrastructures est au Cameroun. Elle
apprend à Yaoundé, de réunion en dîner de gala, que les travaux ne sont pas
achevés. Puis elle est convoyée à Buéa et Limbé où elle pourra enfin voir un
stade construit à à-peu-près 75%. Motus et bouche cousue, ce sera assez pour
valider l’organisation de la CAN par le pays du président de la CAF.
Il y a d’autre
part, ces camerounais qui donnent l’impression, par leur entêtement, de
détester leur pays de manière viscérale. Est-il encore Dieu possible
d’organiser des charters pour conditionner le vote des délégués pour l’élection
d’un président de ligue de football ? Est-il encore Dieu possible, de
contraindre des votants à apporter la preuve de leur loyauté en immortalisant
leur choix dans l’isoloir ? Des pratiques empruntées à Staline et Mussolini et
exploitées en plein troisième millénaire. Pour finir d’asseoir une hégémonie
quasi martiale, la composition de l’assemblée générale de la ligue sera
probablement revue pour faire une place au Gicam et aux différents sponsors.
Preuve s’il en faut des promesses de campagne impossibles à tenir parce
qu’impossibles à financer sur le modèle qui a été présenté. Il faut désormais
câliner les bailleurs de fonds potentiels pour espérer la mise en route de la
phase d’étude des projets. Il devrait y avoir assez de temps pour y arriver en
quatre ans.
Contrairement à
ce qu’il pourrait y paraître, ces deux types de camerounais arrivent à un
résultat identique. Ils desservent leur pays. L’organisation d’un barnum comme
la CAN devrait être l’occasion de bétonner des infrastructures de qualité,
fiables et pérennes. Lesquelles auraient à leur tour contribué à l’amélioration
de l’ordinaire des différents championnats et ouvert la porte à l’accueil
d’autres compétitions sous régionales ou continentales. En lieu et place de
cela, le Cameroun va se retrouver en décembre avec des stades mal achevés qui
risquent de se dégrader très rapidement. Et puisque la ligue n’aura pas les
moyens d’atteindre ses objectifs, la prochaine fois que le Cameroun voudra
organiser un autre grand rassemblement sportif, il faudra tout reprendre, de
zéro.
Il reste deux
autres types de Camerounais :
Ceux qui
continuent de parler, par devoir, remplis d’optimisme, comme la voix qui crie
dans le désert, convaincus que le message sera entendu un jour.
Et les autres,
lassés et désabusés, qui ne prêtent plus qu’une oreille distraite à ce cirque,
en espérant que le temps fasse son œuvre d’usure sur les hommes ou que comme la
pluie, un miracle descende du ciel.
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